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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 23:27

 

« Le courageux sait la valeur et la désespérance de l’éphémère. Mais il est celui qui ne construira passon ressentiment dessus. Il est d’ailleurs celui qui a la volonté de l’absence de ressentiment. C’est bien là une lutte car le ressentiment reste l’option la plus ration­nelle qui soit quand on connaît les manquements de la vie par rapport à la raison. Il serait alors très logique que la raison bâtisse son amertume à partir des déconve­nues et des insuffisances de la vie. Mais voilà, le cou­rageux — et c'est en ce sens aussi qu’il porte en lui un accès à l’indescriptible — garde par-devers lui le sens et la volonté de la joie. Nul ne sait s’il l'éprouvera réel­lement. L’affirmer serait utopie et vain rêve. Mais du moins se sera-t-il tenu dans son sillage. Et le sillage de la joie, s’il n’est la joie, reste un sûr rempart contre le ressentiment et la mésestime de soi-même.

Le courageux se situe ainsi du côté de l’optimisme bergsonien. Cet optimisme peut sembler une provoca­tion. Ou alors un manquement à l’intelligence. Mais c’est plutôt le signe d’une détermination à agir. Si la joie n’est pas certaine, la volonté de la joie est à la por­tée des hommes courageux et, d’une certaine manière, [103] cela nest pas vain car cela évite la barbarie. Il n’y a pas d’éthique du désespoir, et Bergson sait à quel point il faut être de “ceux dont les désirs sont sur terre”.

(…) Mais le parrèsiaste n’est pas naïf Il est au contraire le plus clairvoyant des hommes. Faire le pari de l’optimisme, c’est surtout refuser de faire celui de la fantasma­tique. Refuser de miser sur la fuite du réel comme source du bonheur. Faire le pari de l’optimisme, c’est assumer la responsabilité d’un destin. La maxime morale est donc simple : “Rien ne sert d'être tragique, il suffit d'être sérieux.”

(…) [104] (…) l’éthique bergsonienne est une philosophie de la joie dans la mesure où la joie ne s’identifie pas à la grâce mais à l’état de grâce, cet état volontaire qui témoigne d’une volonté de joie et d’une âpre activité de la part du courageux. (…) Si l'éthique bergsonienne de la joie est une épistémologie du courage, c’est parce qu’elle sait que “l’homme est en résidence forcée dans le devenir”, qu'il est “le forçat des travaux forcés de la temporalité”.

(…) ce n’est pas une joie hors du monde. La joie des courageux renvoie à l’horizon terrestre. 

(…) [106] (…) le courageux ne spécule pas sur son courage. Il n’est pas un Narcisse prêt à se mirer dans l’idée et l’acte du courage. Il n’attend rien en retour. Il sait que les éthiques du courage sont sans réciprocité, comme celles du don. Peut-être, en dernière instance, est-ce un don de soi à soi ? Un don qui nous revitalise tout autant qu’il requiert un sacrifice de nous-mêmes. Mais c’est aussi un don envers les autres, qui peuvent reprendre courage en voyant un homme devenir coura­geux et passer à l’acte, lui si anciennement ordinaire.

(…) [109] (…) là se situe préci­sément la joie, la volonté de la joie, dans ce “contente­ment à continuer”. La joie naît de l’effort à accomplir, et l’homme joyeux se réjouit non pas “d’avoir mais de donner, ni de thésauriser, mais de dépenser, ni de se ménager, mais de se sacrifier” [Vladimir Jankélévitch, La Mort, Paris, Flammarion, coll. “Champs”, 1977; reed. 1999, p. 197]. Laissons de côté l’aspect un brin trop béat et optimiste de la description du joyeux. Concentrons-nous sur l’absolue simplicité dont il témoigne. La joie dans l’effort, c’est là un autre nom pour dire la joie sans encombre, sans alentours, sans alambics. Il suffit de vouloir être courageux et de passer à l’acte, et la joie devient accessible. Nulle néces­sité de manifester un acte intellectif plus sophistiqué. Au contraire, la capacité de simplicité dont fait preuve l’épistémologie du courage est la bienvenue : elle seule sait vraiment capter le mystère de l’adéquation entre le dire et le faire, même mystère qui règle la course des ins­tants et fait de la vie une éternelle naissance. »

Cynthia Fleury,  

La Fin du courage, La reconquête d'une vertu démocratique,

Paris, Fayard, 2010 ; réed. Paris, LGF, 2011, p. 102-109

(Le Livre de Poche, Biblio essais no32334)
Fleury_Courage

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 22:47

Vient de paraître Pour en finir avec le Cinéma, du talentueux Blutch : obscur parfois, magnifique toujours, grave et léger à la fois, entre le journal intime et la déclaration d'amour aux films hollywoodiens des années 1940-1970.

Tout est beau, tout est bon, et la présence de Burt Lancaster qui  est "tous les hommes à la fois", "si émouvant, film apès film" pour finalement "périr en pblic".

Comme d'habitude, c'est une claque absolue pour tout amateur de dessin et de bande-dessinées. Et comme son cinéma coïncide avec le mien, à peine découvert, je me devais de vous en faire part ;-)

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 20:05



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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 23:25

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 23:28
« Steinbeck’s new book [The Grapes of Warth] was published in 1939, and it caused an uproar. Most Americans had grown used to the sight of hungry people lined up outside soup kitchens, and of men selling apples on street corners. Such scenes were common in the 1930s. The Grapes of Wrath brought a new and troubling depression image to the public’s attention: the homeless Oklahoma family wandering California’s highways.
Little had been reported about the poor conditions in which the uprooted farm families lived. Readers could hardly believe that the desperation Steinbeck described was real.
The Associated Farmers, determined to protect their image and their cheap labor source, launched a campaign to defame Steinbeck and discredit his work. The growers started a rumor that the migrants hated Steinbeck for portraying them in a negative way. The author was called a liar and a communist. Some hate groups, mimicking the tactics of Nazi Germany, denounced Steinbeck as a Jew.
Such appeals to people’s prejudice discouraged John Steinbeck. “I am sad for a time when one must know a man’s race before his work can be approved or disapproved,” he commented in a letter to one of his critics. “It happens that I am not Jewish and have no Jewish blood but it only happens that way. I find that I do not experience any pride that it is so.”
Eleanor Roosevelt, wife of President Franklin Roosevelt, visited the migrant camps in California. Mrs. Rossevelt cared deeply about the welfare of people everywhere. Americans knew she would not hesitate to speak the truth. Mrs. Roosevelt confirmed that the scenes Steinbeck were accurate. “I have nerver believed that The Grapes of Wrath was exaggerated,” she told a reporter.
Steinbeck sent the First Lady a grateful letter. “I have been called a liar so constantly that sometimes I wonder whether I may not have dreamed the things I saw and heard in the period of my research,” he wrote.
The publicity prompted Wisconsin Senator Robert M. La Follette, Jr., to investigate the use of violence against farm workers in California. La Follette and other senators heard testimony from laborers, growers, and police. They concluded that the workers’ civil rights “are repeatedly and flagrantly violated.” The Senate committee called for legislation to protect the migrant worker’s rights.
The Grapes of Wrath created a stir for another reason as well. Its ending – a young woman nursing a grown man at her breast – shocked many readers. They accused Steinbeck of using obscenity to sell books. Officials in Buffalo, New York; East St. Louis, Illinois; and Kern County, California, banned the novel.
There were several critics who complained that the ending was unsatisfying. Steinbeck failed to resolve Joad’s dilemma, they said. The novelist replied that those critics missed the point of this book. As he explained to Pascal Covici, he had tried “to rip a reader’s nerves to rags, I don’t want him satisfied.”
Like the strinking apple pickers of In Dubious Battle, the southwestern migrants were trapped in a situation for which no happy ending seemed in sight. Steinbeck had wanted to capture reality in his writing. “I tried to write this book the way lives are being lived not the way books are written,” he stated.
Many critics, however, praised The Grapes of Wrath. A writer for the North American Review, a literary journal, called the novel “momentous, monumental, and memorable.” Steinbeck had created “the highest art,” the critic wrote.
Others thought it was an important book, but not one of the best written in recent years. An article in The New Republic stated that “it doesn’t rank with the best of Hemingway or Dos Passos. But it belongs very high in the category of the great angry books like ‘Uncle Tom’s Cabin’ that have roused a people to fight against intolerable wrongs.”
Some reviewers griped about Steinbeck’s “sentimentalism,” his emphasis on emotion over reason. Critics would often complain about the strong emotional quality of Steinbeck’s work in the years ahead. They would claim that it weakened his books. Yet, curiously, the feeling he communicated helped to make Steinbeck a favorite of many readers.
Twentieth Century Fox, a motion picture company, soon began filming The Grapes of Wrath. At Steinbeck’s suggestion, the producers hired Tom Collins as a technical advisor. Collins made sure the film portrayed migrant life accurately. He arranged for some scenes to be filmed at Weedpatch.
The folk singer Woody Guthrie told the story of The Grapes of Wrath in a song titled “Tom Joad”. Guthrie wrote the song, he said, “because the people back in Oklahoma haven’t got two bucks to buy the book, or even thirty-five cents to see the movie, but the song will get back to them and tell them what Preacher Casy said.”
In 1940, Steinbeck won the Pulitzer Prize for fiction for The Grapes of Wrath. Columbia University presents the Pulitzer Prizer every year for outstanding achievements in journalism and literature. Steinbeck gave the prize money – one thousand dollars – to an aspiring writer, Ritch Lovejoy, to further his career. The novel also earned Steinbeck an appointment to the National Institute of Arts and Letters, an elite society of writers, artists, and composers. »
Catherine Reef, John Steinbeck
Chap. 7, p. 91-93.
Clarion Books, 2004.
Steinbeck-bio-couv1

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 19:54

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Liasse II

> GF, p. 83.

« Deux visages semblables, dont aucun ne fait rire en particulier font rire ensemble par leur ressemblance. » 

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 19:54

[14 | 338]

Liasse II

> GF, p. 160.

« Les vrais chrétiens obéissent aux folies néanmoins ; non pas qu’ils respectent les folies, mais l’ordre de Dieu qui, pour la punition des hommes, les a asservis à ces folies : Omnis creatura subjecta est vanitati. Liberabitur*. Ainsi Saint Thomas explique le lieu de Saint Jacques pour la préférence des riches, que s’ils ne le font dans la vue de Dieu, ils sortent de l’ordre de la religion**. » 

 

*/ = saint Paul, épître aux Romains, VIII, v. 20-21 : « Toute créature est sujette à la vanité. Elle sera délivrée. » Le resspect des Grands n'est légitime que s'il répond à la voonté d'obéir à Dieu et de se soumettre à sa volonté.

 

**/ Le Commentaire du chapitre II de la Lettre de Saint-Jacques, longtemps considéré comme une oeuvre de Thomas d'Aquin et aujourd'hui attribué à Nicolas de Gorran, met les chrétiens en garde contre la tentation de donne aux riches les meilleures places dans les assemblées liturgiques. Le passage est commenté dans la Logique de Port-Royal, I, 10 (addition de la 2e édition).

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 19:53

[15 | 410]

Liasse II

> GF, p. 179.

« Persée, roi de Macédoine. Paul Emile.
On reprochait à Persée de ce qu’il ne se tuait pas. »
 

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 19:53

[16 | 161]

Liasse II

> GF, p. 96.

« Vanité.
Qu’une chose aussi visible qu’est la vanité du monde soit si peu connue, que ce soit une chose étrange et surprenante de dire que c’est une sottise de chercher les grandeurs. Cela est admirable. »
 

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 19:52

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Liasse II

> GF, p. 79.

« Inconstance et bizarrerie.
Ne vivre que de son travail et régner sur le plus puissant état du monde sont choses très opposées. Elles sont unies dans la personne du grand seigneur des turcs. »
 

 

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