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[527 | 40] Série XXIII > GF, p. 43-44. | « Les exemples qu’on prend pour prouver d’autres choses, si on voulait prouver les exemples on prendrait [44] les autres choses pour en être les exemples. Car comme on croit toujours que la difficulté est à ce qu’on veut prouver, on trouve les exemples plus clairs et aidant à le montrer. Ainsi quand on veut montrer une chose générale il faut en donner la règle particulière d’un cas, mais si on veut montrer un cas particulier il faudra commencer par la règle [générale]. Car on trouve toujours obscure la chose que l’on veut prouver et claire celle qu’on emploie à la preuve ; car, quand on propose une chose à prouver, d’abord on se remplit de cette imagination qu’elle est donc obscure, et au contraire, que celle qui la doit prouver est claire, et ainsi on l’entend aisément. » |
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[528 | 57] Série XXIII > GF, p. 47. | « Je me suis mal trouvé de ces compliments : “Je vous ai bien donné de la peine ; je crains de vous ennuyer ; je crains que cela soit trop long.” Ou on entraîne, ou on irrite. » |
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[529 | 105] Série XXIII > GF, p. 77-78. | « Qu’il est difficile de proposer une chose au jugement d’un autre sans corrompre son jugement par la manière de la lui proposer. Si on dit : “Je le trouve beau ; je le trouve obscur, ou autre chose semblable, on entraîne l’imagination à ce jugement ou on l’irrite au contraire. Il vaut mieux ne rien dire ; et alors il juge selon ce qu’il est, c’est-à-dire selon ce qu’il est alors, et selon [ce] que les autres circonstances dont on n’est pas auteur y auront mis. Mais au moins on n’y aura rien mis, si ce n’est que ce silence n’y fasse aussi son effet, selon le tour et l’interprétation qu’il [78] sera en humeur de lui donner, ou selon qu’il le conjecturera des mouvements et air du visage, ou du ton de voix, selon qu’il sera physionomiste : tant il est difficile de ne point démonter un jugement de son assiette naturelle, ou plutôt, tant il en a peu de ferme et stable. » |
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[530 | 274] Série XXIII > GF, p. 136. | « Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment. Mais la fantaisie est semblable et contraire au sentiment; de sorte qu’on ne peut distinguer entre ces contraires. L’un dit que mon sentiment est fantaisie, l’autre que sa fantaisie est sentiment. Il faudrait avoir une règle. La raison s’offre mais elle est ployable à tous sens. Et ainsi il n’y en a point. » |
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[531 | 85] Série XXIII > GF, p. 69. | « Ces choses qui nous tiennent le plus, comme de cacher son peu de bien, ce n’est souvent presque rien. C’est un néant que notre imagination grossit en montagne. Un autre tour d’imagination nous le fait découvrir sans peine. » |
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[532 | 373] Série XXIII > GF, p. 169. | « Pyrr. J’écrirai ici mes pensées sans ordre et non pas peut-être dans une confusion sans dessein. C’est le véritable ordre et qui marquera toujours mon objet par le désordre même. Je ferais trop d’honneur à mon sujet, si je le traitais avec ordre, puisque je veux montrer qu’il en est incapable. » |
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[533 | 331] Série XXIII > GF, p. 157. | « On ne s’imagine Platon et Aristote qu’avec de grandes robes de pédants*. C’étaient des gens honnêtes et comme les autres, riant avec leurs amis. Et quand ils se sont divertis à faire leurs Lois et leurs Politiques, ils l’ont fait en se jouant. C’était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie ; la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement. S’ils ont écrit de politique c’était comme pour régler un hôpital de fous. Et s’ils ont fait semblant d’en parler comme d’une grande chose, c’est qu’ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs. Ils entrent dans leurs principes pour modérer leur folie au moins mal qu’il se peut. » |
*/ Cf. Descartes, Lettre-Préface aux Principes de la philosophie, concernant « les degrés de sagesse auxquels on est par venu. Le premier ne contient que des notions qui sont si claires d’elles-mêmes qu’on les peut acquérir sans méditation ; le second comprend tout ce que l’expérience des sens fait connaître ; le troisième, ce que la conversation des autres hommes nous enseigne ; à quoi l’on peut ajouter, pour le quatrième, la lecture, non de tous les livres, mais particulièrement de ceux qui ont été écrits par des personnes capables de nous donner de bonnes instructions, car c’est une espèce de conversation que nous avons avec leurs auteurs. Et il me semble que toute la sagesse qu’on a coutume d’avoir n’est acquise que par ces quatre moyens ; car je ne mets point ici en rang la révélation divine, parce qu’elle ne nous conduit pas par degrés, mais nous élève tout d’un coup à une croyance infaillible.
Or, il y a eu de tout temps de grands hommes qui ont tâché de trouver un cinquième degré pour parvenir à la sagesse, incomparablement plus haut et plus assuré que les quatre autres ; c’est de chercher les premières causes et les vrais principes dont on puisse déduire les raisons de tout ce qu’on est capable de savoir ; et ce sont particulièrement ceux qui ont travaillé à cela qu’on a nommés philosophes.
Les premiers et les principaux [philosophe] dont nous ayons les écrits sont Platon et Aristote, (...). Or, ces deux hommes avaient beaucoup d’esprit et beaucoup de la sagesse qui s’acquiert par les quatre moyens précédents [], ce qui leur donnait beaucoup d’autorité (...).»
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[534 | 5] Série XXIII > GF, p. 33. | « Ceux qui jugent d’un ouvrage sans règle sont à l’égard des autres comme ceux qui ont une montre à l’égard des autres. L’un dit : “Il y a deux heures.” L’autre dit : “Il n’y a que trois quarts d’heure.” Je regarde ma montre et je dis à l’un : “Vous vous ennuyez” ; et à l’autre : “Le temps ne vous dure guère ; car il y a une heure et demie.” Et je me moque de ceux qui disent que le temps me dure à moi, et que j’en juge par fantaisie ; ils ne savent pas que j’en juge par ma montre. » |
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[535 | 102] Série XXIII > GF, p. 76. | « Il y a des vices qui ne tiennent à nous que par d'autres, et qui en ôtant le tronc s'emportent comme des branches. » |
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[540 | 380] Série XXIII > GF, p. 171-172. | « Toutes les bonnes maximes sont dans le monde; on ne manque qu'à les appliquer. Par exemple, on ne doute pas qu'il ne faille exposer sa vie pour défendre le bien public, et plusieurs le font ; mais pour la religion point. Il est nécessaire qu'il y ait de l'inégalité parmi les hommes, cela est vrai ; mais cela étant accordé voilà la porte ouverte non seulement à la plus haute domination mais à la plus haute tyrannie. Il est nécessaire de relâcher un peu l'esprit, mais cela ouvre la porte aux plus grands débordements. – Qu'on en marque les limites. – Il n'y a point de bornes dans les choses : les lois en veulent mettre, et l'esprit ne peut le souffrir. » |
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