Pour compléter les indications, quelques corrections complètes des exercices de la leçon M3 :
- Ex-M3.12, ExM3.13 (cf. p. 25) et Ex-M3.14 (cf. p. 26)
- ajout d'un exercice complémentaire sur le théorème de l'énergie cinétique suivi de sa correction.
Bon travail à chacune et à chacun et bonne fin de semaine ;-)
On m'a posé la question suivante :
"Je n'ai pas très bien saisi la notion de réaction en chaîne. Pour qu'il y ait réaction en chaîne, il faut que les intermédiaires réactionnels soient régénérés au cours du mécanisme réactionnel. Dans l'exercice CC3.4 par exemple, les deux IR sont régénérés, mais la réaction n'est pas une réaction en chaîne... Faut-il qu'au moins un des IR soit régénéré dans tout le mécanisme réactionnel?"
Bonnes questions.
Vous trouverez en ligne tous les exercices à chercher pour maîtriser la leçon CC3 avec leurs corrigés.
Ces documents vous seront distribués jeudi prochain, mais si d'ici là vous désirez y jeter un coup d'oeil, sentez vous libres ;-)
Exercices - Cinétique chimique CC3
Egalement en ligne depuis la semaine dernière les documents accompagnant le cours CC3 avec, en bleu, deux petites corrections (p. 3)
« Quelquefois penser
est un reflet de tout
de la porte qui grince
du chant et du silence
intimement liés
comme les pétales d’une fleur
de cette couleur
entre le ciel et la mer
concrète et indéfinissable
s’occupant à fonder
une langue qui manque. »
Christian Viguié,
Cheminements passages,
Mortemart, Rougerie, 2007, p. 78
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We never know how high we are
Till we are called to rise;
And then, if we are true to plan,
Our statures touch the skies —
The Heroism we recite
Would be a daily thing,
Did not ourselves the Cubits warp
For fear to be a King —
Nous ne savons jamais quelles hauteurs nous avons atteint
Avant qu'on nous demande de nous élever
Et alors si nous sommes authentiques
Notre stature touche les cieux —
L'Héroïsme dont on se gargarise
Serait monnaie courante
Si nous ne gauchissions nous-mêmes les instruments de Mesure
De peur d'assumer notre Royauté —
« Ode to the West Wind
(1)
O wild West Wind, thou breath of Autumn's being,
Thou, from whose unseen presence the leaves dead
Are driven, like ghosts from an enchanter fleeing,
Yellow, and black, and pale, and hectic red,
Pestilence-stricken multitudes: O thou,
Who chariotest to their dark wintry bed
The winged seeds, where they lie cold and low,
Each like a corpse within its grave, until
Thine azure sister of the Spring shall blow
Her clarion o'er the dreaming earth, and fill
(Driving sweet buds like flocks to feed in air)
With living hues and odours plain and hill:
Wild Spirit, which art moving everywhere;
Destroyer and preserver; hear, oh hear!
(…)
(4)
If I were a dead leaf thou mightest bear;
If I were a swift cloud to fly with thee;
A wave to pant beneath thy power, and share
The impulse of thy strength, only less free
Than thou, O uncontrollable! If even
I were as in my boyhood, and could be
The comrade of thy wanderings over Heaven,
As then, when to outstrip thy skiey speed
Scarce seem'd a vision; I would ne'er have striven
As thus with thee in prayer in my sore need.
Oh, lift me as a wave, a leaf, a cloud!
I fall upon the thorns of life! I bleed!
A heavy weight of hours has chain'd and bow'd
One too like thee: tameless, and swift, and proud.
(5)
Make me thy lyre, even as the forest is:
What if my leaves are falling like its own!
The tumult of thy mighty harmonies
Will take from both a deep, autumnal tone,
Sweet though in sadness. Be thou, Spirit fierce,
My spirit! Be thou me, impetuous one!
Drive my dead thoughts over the universe
Like wither'd leaves to quicken a new birth!
And, by the incantation of this verse,
Scatter, as from an unextinguish'd hearth
Ashes and sparks, my words among mankind!
Be through my lips to unawaken'd earth
The trumpet of a prophecy! O Wind,
If Winter comes, can Spring be far behind? »
Percy Bysshe Shelley [1792-1822],
Ode to the West Wind (1819),
dans The Major Works, including poetry, prose and drama,
Oxford University Press, 2003 (2009) (Oxford World's Classics), p. 412-414
« Ce monde moderne a fait à l’humanité des conditions telles, si entièrement et si absolument nouvelles, que tout ce que nous savons par l’histoire, tout ce que nous avons appris des humanités précédentes ne peut aucunement nous servir, ne peut pas nous faire avancer dans la connaissance du monde où nous vivons. Il n’y a pas de précédents. Pour la première fois dans l’histoire du monde les puissances spirituelles ont été toutes ensemble refoulées non point par les puissances matérielles mais par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l’argent. Et pour être juste il faut même dire : Pour la première fois dans l’histoire du monde toutes les puissances spirituelles ensemble et du même mouvement et toutes les autres puissances matérielles ensemble et d’un même mouvement qui est le même ont été refoulées par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l’argent. Pour la première fois dans l’histoire du monde toutes les puissances spirituelles ensemble et toutes les autres puissances matérielles ensemble et d’un seul mouvement et d’un même mouvement ont reculé sur la face de la terre. Et comme une immense ligne elles ont reculé sur toute la ligne. Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est maître sans limitation et sans mesure.
Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est seul en face de l’esprit. (Et même il est seul en face des autres matières.)Mammon (1884-1885) -- George Frederick Watts [1817-1904]
Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est seul devant Dieu.
Il a ramassé en lui tout ce qu’il y avait de vénéneux dans le temporel, et à présent c’est fait. Par on ne sait quelle effrayante aventure, par on ne sait quelle aberration de mécanisme, par un décalage, par un dérèglement, par un monstrueux affolement de la mécanique ce qui ne devait servir qu’à l’échange a complètement envahi la valeur à échanger.
Il ne faut donc pas dire seulement que dans le monde moderne l’échelle des valeurs a été bouleversé. Il faut dire qu’elle a été anéantie, puisque l’appareil de mesure et d’échange et d’évaluation a envahi toute la valeur qu’il devait servir à mesurer, échanger, évaluer. L’instrument est devenu la matière et l’objet et le monde.
C’est un cataclysme aussi nouveau, c’est un évènement aussi monstrueux, c’est un phénomène aussi frauduleux que si le calendrier se mettait à être l’année elle-même, l’année réelle, (et c’est bien un peu ce qui arrive dans l’histoire) ; et si l’horloge se mettait à être le temps ; et si le mètre et ses centimètres se mettait à être le monde mesuré ; et si le nombre avec son arithmétique se mettait à être le monde compté.
De là est venue cette immense prostitution du monde moderne. Elle ne vient pas de la luxure. Elle n’en est pas digne. Elle vient de l’argent. Elle vient de cette universelle interchangeabilité.
Et notamment de cette avarice et de cette vénalité que nous avons vu qui étaient deux cas particuliers, (et peut-être et souvent le même), de cette universelle interchangeabilité.
Le monde moderne n’est pas universellement prostitutionnel par luxure. Il en est bien incapable. Il est universellement prostitutionnel parce qu’il est universellement interchangeable.
Il ne s’est pas procuré de la bassesse et de la turpitude avec son argent. Mais parce qu’il avait tout réduit en argent, il s’est trouvé que tout était bassesse et turpitude. »
Charles Péguy,
« Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne » (1914)
Œuvres en prose complètes,
Paris, Gallimard (Pléiade), 1992, pp. 1455-1456.