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  • : Blog de la PTSI-A du lycée Gustave Eiffel (Bordeaux) : autour du cours de physique chimie, et bien au-delà...
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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 22:44

à chacune et à chacun, je souhaite une bonne année 2011, sous le signe de la bonne humeur qui est aussi celui de la volonté bonne :-)

 

«  Tous ces cadeaux, en temps d'étrennes, arrivent à remuer plus de tristesses que de joies. Car personne n'est assez riche pour entrer dans l'année nouvelle sans faire beaucoup d'additions ; et plus d'un gémira en secret sur les nids à poussière qu'il aura reçus des uns et des autres, et qu'il aura donnés aux uns et aux autres, pour enrichir les marchands. J'entends encore cette petite fille, dont les parents ont beaucoup d'amis, et qui disait, en considérant le premier buvard qu'elle recevait à une fin d'année : « Bon, voilà les buvards qui arrivent. » Il y a bien de l'indifférence, et aussi des colères rentrées, dans cette fureur de donner. L'obligation gâte tout. Et en même temps les bonbons de chocolat chargent l'estomac et nourrissent la misanthropie. Bah ! Donnons vite, et mangeons vite ; ce n'est qu'un moment à passer.

Venons au sérieux. Je vous souhaite la bonne humeur. Voilà ce qu'il fau­drait offrir et recevoir. Voilà la vraie politesse qui enrichit tout le monde, et d'abord celui qui donne. Voilà le trésor qui se multiplie par l'échange. On peut le semer le long des rues, dans les tramways, dans les kiosques à journaux ; il ne s'en perdra pas un atome. Elle poussera et fleurira partout où vous l'aurez jetée. Quand il se fait, à quelque carrefour, un entrelacement de voitures, ce ne sont que jurons et invectives, et les chevaux tirent de toutes leurs forces, ce qui fait que le mal s'aggrave de lui-même. Tout embarras est ainsi ; facile à démêler si l'on voulait sourire, mesurer ses efforts, détendre un peu toutes les colères qui tirent à hue et à dia, mais bientôt nœud gordien, au contraire, si l'on tire en grinçant des dents sur tous les bouts de corde. Madame grince ; la cuisinière grince ; le gigot sera trop cuit ; de là des discours furibonds. Pour que tous ces Prométhées fussent déliés et libres, il ne fallait pourtant qu'un sourire au bon moment. Mais personne ne songe à une chose aussi simple. Tous travaillent à bien tirer sur la corde qui les étrangle. La vie en commun multiplie les maux. Vous entrez dans un restaurant. Vous jetez un regard ennemi au voisin, un autre au menu, un autre au garçon. C'en est fait. La mauvaise humeur court d'un visage à l'autre ; tout se heurte autour de vous ; il y aura peut-être des verres cassés, et le garçon battra sa femme ce soir. Saisissez bien ce mécanisme et cette contagion ; vous voilà magicien et donneur de joie ; dieu bienfaisant partout. Dites une bonne parole, un bon merci ; soyez bon pour le veau froid ; vous pourrez suivre cette vague de bonne humeur jusqu'aux plus petites plages ; le garçon interpellera la cuisine d'un autre ton, et les gens passeront autrement entre les chaises ; ainsi la vague de bonne humeur s'élargira autour de vous, allégera toutes choses et vous-même. Cela est sans fin. Mais veillez bien au départ. Commencez bien la journée, et commencez bien l'année. Quel tumulte dans cette rue étroite ! que d'injustices, que de violences ! le sang coule ; il faudra que les juges s'en mêlent. Tout cela pouvait être évité par la prudence d'un seul cocher, par un tout petit mouvement de ses mains. Sois donc un bon cocher. Donne-toi de l'aise sur ton siège, et tiens ton cheval en main. »

Alain,
Propos sur le bonheur (1928) ,
Propos LXXX, 2 janvier 1910.

 


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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 08:22
« On n'apprend point la musique au concert. Ce n'est pas que l'intérêt manque, mais l'intérêt n'est pas le tout. J'irais même jusqu'à dire que nous ne nous instruisons jamais à ce qui nous passionne. Alceste de tout son cœur voudrait comprendre Célimène ; mais, soit qu'il pardonne et admire, soit qu'il s'irrite, il est toujours dans un mauvais chemin. Descartes a osé dire que l'amour du vrai est la principale cause qui fait que l'on déraisonne. L'esprit ne prend force que dès qu'il domine assez son objet pour saisir et n'être point saisi. Aussi voyons-nous que le maître de musique n'est pas plus amusant qu'un autre. On peut même dire qu'il est plus ennuyeux que tout autre, et c'est un signe, à mes yeux, que la musique est mieux enseignée que la poésie. Imaginez le maître de violon cherchant à émouvoir ; il en résulterait aussitôt une prise passionnée de l'archet, et un effort sentimental de bien faire, qui se traduirait en grincements. C'est une vérité assez rude, et que les ateliers enseignent, qu'il faut se séparer d'abord de son premier amour. C'est bien lui qui nous conduit à la porte, mais il faut le laisser à la porte. En d'autres termes, il faut travailler, et conquérir par là un genre de bonheur que le désir n'apercevait point. On ne peut jouir de la géométrie avant d'être géomètre. Ainsi il y a de la vanité, au sens plein du mot, dans tous nos désirs. Nous happons d'abord la gloire, qui n'est rien de solide ; et la déception est au seuil de tous nos travaux, en ce sens-là. Mais dès que nous avançons dans le désert de l'étude, aussitôt nous conquérons la puissance, qui nous met bien au-dessus de toute gloire, ce qui est la vraie gloire. Je saisis cette gloire dans un vrai violoniste, ou dans un vrai chanteur, car la moindre vanité grince ou chevrote.
(...) Chacun ici se mesurera, comme on dit si bien. Les brouillons se reconnaîtront, par la vitesse, et par les fautes ; les tâtonnants, par l'inutile scrupule. Chacun se fera quelque idée d'une marche assurée et vive, d'une clairvoyance tranquille, sans timidité, sans ambition, sans prétention. Voilà l'esprit en son domaine, et aux prises avec lui-même. »
 

 

Alain,
Propos sur l'éducation ,
Paris, Quadrige/PUF, 1998 (1986), p. 141-143.


 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 18:56

Vient de paraître unemonographie de Gaston Bachelard (1884-1962) dans la collection Figures du Savoir.

« Jadis, j’ai beaucoup u, mais j’ai fort mal lu. J’ai lu pour m’instruire, j’ai lu pour connaître, j’ai lu pour accumuler des idées et des faits, et puis un jour, j’ai reconnu que les images littéraires avaient leur vie propre, que les images littéraires s’assemblaient dans une vie autonome. Dès cette époque, j’ai compris que les grands livres méritaient une double lecture, qu’il fallait les lire tour à tour avec un esprit clair et une imagination sensible. Seule une double lecture nous donne la complétude des valeurs esthétiques, seule une double lecture peut relier les valeurs esthétiques vivant au foyer de notre inconscient et les valeurs de l’expression exubérante du riche langage poétique. »
Vincent Bontems ,
Bachelard,
Paris, LEs Belles Lettres, 2010, p. 121-122.
viguie_cheminements

 

 

 

Portrait d'un philosophe : Gaston Bachelard


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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 22:06

 

 

Sic Vita #

 

Like the falling of a star;
Or as the flights of eagles are;
Or like the fresh spring's gaudy hue;
Or silver drops of morning dew;
Or like a wind that chafes the flood;
Or bubbles which on water stood;
Even such is man, whose borrowed light
Is srtaight called in, and paid to night.

 

The wind blows out, the bubble dies;
The spring entombed in autumn lies;
The dew dries up, the star is shot;
The flight is past , and man forgot.

 

 

Merci à M. Petit (qui sera votre professeur d'anglais en PT ou PT* l'an prochain) de m'avoir fait découvrir, il y a peu, ce poète du XVIIeme siècle.
Je ne pouvais que partager ma joie avec vous  :-)
Au passage, nous pratiquons un peu l'anglais sur un blog-pas-que-de-physique-chimie, loin de là, tu l'auras compris fidèle ou futur arpenteur de ces lieux ;-)

 

 

Quelques compléments bibliographiques :

 

« Henry King, 1592-1669.
The eldest son on Dr John King, Bishop of London, Henry King and his younger brother John were, like their father, educated at Westminster and Christ Church. They went up to Oxford together as Students of Christ Church, took the degrees of B.A., M.A., B.D., and D.D. together and were both made Canons of Christ Church in 1624.
It is possible that some poems ascribed to Henry were in fact written by John, who died in 1639, the year in which Henry was made Dean of Rochester.
In 1642 King was made Bishop of Chichester [shortly before the outbreak of the Civil War (**)], but was ejected from his see in the next year. [// in the following year, Chichester was besieged and taken by the Parliamentary forces, and the bishop was made prisoner. (*)]
He remained in England, living on the kindness of friends, until the Restoration restored him to Chichester where he died [nine years later (**)] and where he is buried in the Cathedral.
King was a friend of many literary men. His father, who had been chaplain to Egerton,  [John] Donne’s first employer, ordained Donne, and he himself was an executor of Donne’s will.
His poems were published in 1657, anonymously and without their author’s consent. They were republished, still anonymously, in 1664, and, with a title-page ascribing them to Ben Jonson, in 1700. »
(The Metaphysical Poets, Penguin Classics [1957, 1966, 1972], p. 312)


« His poetical fame rests chiefly on the touching elegy in which he has recorded his grief and desolation on the loss of his beloved wife »
(* = English sacred poetry of the olden time, Londres, 1864, p. 117)

 

« In [1617] he married. His wife whose death in 1624 occasioned his finest poem, The Exequy, was Anne Berkeley, of Throwley in Kent. She bore him six children, of whom only two survived infancy. He almost certainly married again in 1630, but the second union, produced no children. »
(** = Eight Metaphysical Poets, Jack Dalglish, Heinemann, 1961, p. 166)

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 15:22


Chloé à Londres (juillet 2009) (1)

Chloé à Londres (juillet 2009) (2)

Chloé à Londres (juillet 2009) (3)

Chloé à Londres (juillet 2009) (4)

Chloé à Londres (juillet 2009) (5)

Merci pour cette promenade par procuration qui aura donné à plusieurs quelques idées pour de futures escapades peut-être ;-)

PS : petit conseil que j'aurais dû donné avant pour Chloé (mais il n'est pas trop tard pour les autres) : les restaurant indiens de Londres ont effectivement tendance à plus épicer leurs plats qu'en France ;-)

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 23:04

"Inception" : blockbuster cérébral

inception1
Inception signifie "origine", éclosion d'un événement qui va en générer d'autres en écho. Des émotions dont Christopher Nolan explore la figuration dans les arcanes du cerveau. Le chaos mental est l'un des principes de ce film d'action qui mixe la stratégie d'un gang spécialisé dans l'espionnage industriel et les troubles psychopathologiques de son chef. Orchestrateur de ce voyage dans les neurones et observateur des mécanismes de défense qui s'y déclenchent comme une sirène d'alarme, le cinéaste brouille le réel et le rêve, leur octroie à chacun des critères temporels différents.
 
inception3
 
  Auteur de ce scénario infernal qu'il met en scène avec un tel sens du détail dramaturgique que nombre de spectateurs auront à coeur d'aller voir Inception plusieurs fois, Christopher Nolan imagine les exploits d'un "extracteur", un type qui s'introduit dans les rêves de ses proies pour leur voler des secrets enfouis au fond de leur subconscient. Le voilà chargé par une multinationale de faire l'inverse : plutôt que de dérober une idée, il s'agit d'en implanter une dans l'esprit d'un individu, comme un ver dans un fruit. Glisser l'inception susceptible de pousser un puissant patron à changer ses plans.
Construite sur le principe des histoires en abyme, obligeant ces étranges espions à imaginer les décors déroutants de leurs plongées oniriques et à emboîter plusieurs rêves les uns dans les autres, cette intrigue est de nature à combler les tenants du spectacle à l'hollywoodienne. Truffée d'effets spéciaux, elle donne lieu à des jeux de miroirs sous le métro aérien parisien, une poursuite échevelée dans les ruelles de Mombasa au Kenya, des constructions virtuelles qui s'écroulent, des pieds de nez à l'équilibre, marches au plafond, combats en apesanteur, final à la James Bond, suspense crispant.
Les admirateurs de Christopher Nolan y retrouvent le goût du dédale, la succession de flash-back, les décalages de niveaux de réalité et le désordre psychologique lié à l'amnésie qui faisaient le succès de son premier film, Memento (2000), ainsi que sa propension à faire de Batman un justicier tourmenté (Batman Begins, 2005, et The Dark Night, 2008). Car Cobb est hanté par une douloureuse épreuve intime, poursuivi par une épouse décédée qui surgit dans ses songes pour saboter ses missions.
inception4
"Ces rêveurs assis"
Ils découvriront un démiurge machiavélique que n'eurent pas renié les surréalistes. Nous ne sommes pas loin ici du Je t'aime, je t'aime d'Alain Resnais et Jacques Sternberg (1968) où un homme voyage à travers le temps en égaré, cobaye d'une expérience perturbée qui lui fait croiser une fille cafardeuse qu'il prétend avoir tuée. Dans Inception, Mall, la femme fatale (Marion Cotillard), est la Nadja de Cobb, une créature quasi fantasmatique qui prend le rêve pour le réel (et inversement), multiplie les appels de détresse, perd la raison jusqu'à sauter dans le vide pour retrouver l'amour de sa vie. Surréaliste suicidé en 1929, Jacques Rigaut était pareillement certain de n'être qu'un fantôme, persuadé qu'en remontant le temps il redeviendrait lui-même.
inception2
La minutie avec laquelle Christopher Nolan peint la mise en place des séances de sommeil collectif nous replonge dans les expériences hypnotiques planifiées chez André Breton, où Robert Desnos remplissait le rôle du médium aux yeux fermés.
Comme dans Inception, ces séances destinées à explorer les rêves de chacun entraînaient des désordres sensoriels et états impulsifs. L'idée de Breton était que ces rêves harmonisés en "vases communicants" étaient de nature à résoudre certaines difficultés de la vie. Exista même avec un certain Hervey de Saint Denys (1822-1892) la notion de "rêve dirigé" : ce sinologue prouva que l'on pouvait se créer les rêves de son choix, par exemple rêver d'une région après s'être endormi en aspergeant son oreiller d'un parfum qu'il y avait acquis.
Dans Inception, on n'est pas près d'oublier ce plan, fixant des corps endormis flottant dans un virtuel cosmos. C'est l'image même des spectateurs de cinéma, candidats à rêver ensemble, dans une même salle. Ces "rêveurs assis, disait Desnos, sont emportés dans un nouveau monde auprès duquel la réalité n'est que fiction peu attachante."
Le Monde (20.07.10)
inception5

 

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 01:58

« Quelquefois penser
est un reflet de tout
de la porte qui grince
du chant et du silence
intimement liés
comme les pétales d’une fleur
de cette couleur
entre le ciel et la mer
concrète et indéfinissable
s’occupant à fonder
une langue qui manque. »

Christian Viguié,
Cheminements passages,
Mortemart, Rougerie, 2007, p. 78
viguie_cheminements

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 13:02



We never know how high we are
Till we are called to rise;
And then, if we are true to plan,
Our statures touch the skies —

The Heroism we recite
Would be a daily thing,
Did not ourselves the Cubits warp
For fear to be a King —




Nous ne savons jamais quelles hauteurs nous avons atteint
Avant qu'on nous demande de nous élever
Et alors si nous sommes authentiques
Notre stature touche les cieux —

L'Héroïsme dont on se gargarise
Serait monnaie courante
Si nous ne gauchissions nous-mêmes les instruments de Mesure
De peur d'assumer notre Royauté —


Emily Dickinson [1830-1886], Poème 1197 (1871),
Poésies Complètes
,

trad. par Françoise Delphy,
Paris, Flammarion, 2009, p 1006-1007
Emily_Dickinson

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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 23:36


« Ode to the West Wind

(1)

O wild West Wind, thou breath of Autumn's being,
Thou, from whose unseen presence the leaves dead
Are driven, like ghosts from an enchanter fleeing,

Yellow, and black, and pale, and hectic red,
Pestilence-stricken multitudes: O thou,
Who chariotest to their dark wintry bed

The winged seeds, where they lie cold and low,
Each like a corpse within its grave, until
Thine azure sister of the Spring shall blow

Her clarion o'er the dreaming earth, and fill
(Driving sweet buds like flocks to feed in air)
With living hues and odours plain and hill:

Wild Spirit, which art moving everywhere;
Destroyer and preserver; hear, oh hear!


(…)
(4)

If I were a dead leaf thou mightest bear;
If I were a swift cloud to fly with thee;
A wave to pant beneath thy power, and share

The impulse of thy strength, only less free
Than thou, O uncontrollable! If even
I were as in my boyhood, and could be

The comrade of thy wanderings over Heaven,
As then, when to outstrip thy skiey speed
Scarce seem'd a vision; I would ne'er have striven

As thus with thee in prayer in my sore need.
Oh, lift me as a wave, a leaf, a cloud!
I fall upon the thorns of life! I bleed!

A heavy weight of hours has chain'd and bow'd
One too like thee: tameless, and swift, and proud.


(5)

Make me thy lyre, even as the forest is:
What if my leaves are falling like its own!
The tumult of thy mighty harmonies

Will take from both a deep, autumnal tone,
Sweet though in sadness. Be thou, Spirit fierce,
My spirit! Be thou me, impetuous one!

Drive my dead thoughts over the universe
Like wither'd leaves to quicken a new birth!
And, by the incantation of this verse,

Scatter, as from an unextinguish'd hearth
Ashes and sparks, my words among mankind!
Be through my lips to unawaken'd earth

The trumpet of a prophecy! O Wind,
If Winter comes, can Spring be far behind? »

Percy Bysshe Shelley [1792-1822],
Ode to the West Wind (1819),
dans The Major Works, including poetry, prose and drama,
Oxford University Press, 2003 (2009) (Oxford World's Classics), p. 412-414

 

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 03:09



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