29 juin 2011
3
29
/06
/juin
/2011
09:45
[86 | 297] Liasse V > GF,p.145-146. | « Veri juris*. Nous n’en avons plus. Si nous en avions nous ne prendrions pas pour règle de justice de suivre les mœurs de son pays. [146] C’est là que ne pouvant trouver le juste on a trouvé le fort, etc. » |
*/ = « Du véritable droit [et de la pure justice, nous ne tenons pas un modèle solide et positif ; nous n'en avons qu'une ombre et des images] », Cicéron, De Officiis, III, 17 (d'après Montaigne, Essais, III, 1). La thèse de ce fragment se retrouve chez Montaigne ou chez Charron : « Selon tous les sages, la règle des règles, et la générale loi des lois, est de suivre et observer les lois et coutumes du pays où l'on est », Charron, Traité de la Sagesse, II, 8.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
29 juin 2011
3
29
/06
/juin
/2011
09:45
[85 | 878] Liasse V > LdP, p. 95-96. > F, p.95-96 | « Summum jus, summa injuria*. La pluralité est la meilleure voie parce qu’elle est visible et qu’elle a la force pour se faire obéir. Cependant c’est l’avis des moins habiles. Si l’on avait pu l’on aurait mis la force entre les mains de la justice, mais comme la force ne se laisse pas manier comme on veut parce que c’est une qualité palpable, au lieu que la justice est une qualité spirituelle dont on dispose comme on veut. On l’a mise entre les mains de la force et ainsi on appelle juste ce qu’il est force d’observer. [De là] vient le droit de l’épée, car l’épée donne un véritable droit. Autrement on verrait la violence d’un côté et la justice de l’autre. (Fin de la 12 provinciale.) De là vient l’injustice de la Fronde, qui élève sa prétendue justice contre la force. Il n’en est pas de même dans l’Eglise, car il y a une justice véritable et nulle violence. » |
*/ = « L’extrême droit est une extrême injustice », Cicéron, De Officiis, I, 10.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
29 juin 2011
3
29
/06
/juin
/2011
09:44
[88 | 302] Liasse V > GF, p. 147. | « ... C’est l’effet de la force, non de la coutume ; car ceux qui sont capables d’inventer sont rares*. Les plus forts en nombre ne veulent que suivre, et refusent la gloire à ces inventeurs qui la cherchent par leurs inventions ; et s’ils s’obstinent à la vouloir obtenir, et mépriser ceux qui n’inventent pas, les autres leur donneront des noms ridicules, leur donneraient des coups de bâtons. Qu’on ne se pique donc pas de cette subtilité, ou qu’on se contente en soi-même. » |
*/ Pascal est l'inventeur de la « machine d'arithmétique » ([B340], GF, p. 106 ; la pascaline), qu'il conçoît à l'âge de 19 ans (!) pour aider son père (commissaire pour l'impôt) dans ses calculs.
Pascaline, signé par Pascal (1642)
Musée des Arts et Métiers
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
29 juin 2011
3
29
/06
/juin
/2011
09:43
[90 | 337] Liasse V > GF, p. 160. | « Raison des effets. Gradation. Le peuple honore les personnes de grande naissance, les demi-habiles les méprisent, disant que la naissance n’est pas un avantage de la personne, mais du hasard. Les habiles les honorent, non par la pensée du peuple, mais par la pensée de derrière [la tête]. Les dévots qui ont plus de zèle que de science les méprisent, malgré cette considération qui les fait honorer par les habiles, parce qu’ils en jugent par une nouvelle lumière que la piété leur donne. Mais les chrétiens parfaits les honorent par un(e) autre lumière supérieure. Ainsi se vont les opinions succédant du pour au contre, selon qu’on a de lumière. » |
.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
29 juin 2011
3
29
/06
/juin
/2011
09:43
[89 | 315] Liasse V > GF, p. 151. | « Raison des effets. Cela est admirable : on ne veut pas que j’honore un homme vêtu de brocatelle et suivi de sept ou huit laquais ! Et quoi ! Il me fera donner des étrivières si je ne le salue. Cet habit, c’est une force. C’est bien de même qu’un cheval bien enharnaché à l’égard d’un autre ! Montaigne est plaisant de ne pas voir quelle différence il y a, et d’admirer qu’on y en trouve, et d’en demander la raison. De vrai, dit-il, d’où vient, etc. » |
.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
29 juin 2011
3
29
/06
/juin
/2011
09:42
[91 | 336] Liasse V > GF, p. 160. | « Raison des effets. Il faut avoir une pensée de derrière [la tête], et juger de tout par là, en parlant cependant comme le peuple. » |
.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
29 juin 2011
3
29
/06
/juin
/2011
09:41
[92 | 335] Liasse V > GF, p.159-160 . | « Raison des effets. Il est donc vrai de dire que tout le monde est dans l’illusion ; car encore que les opinions du peuple soient saines, elles ne le sont pas dans sa tête, car il pense que la vérité est où elle n’est pas. La vérité [160] est bien dans leurs opinions, mais non pas au point où ils se figurent. [Ainsi], Il est vrai qu’il faut honorer les gentilshommes, mais non pas parce que la naissance est un avantage effectif, etc. » |
.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
29 juin 2011
3
29
/06
/juin
/2011
09:16
[93 | 328] Liasse V > GF,p.156. | « Raison des effets. Renversement continuel du pour au contre. Nous avons donc montré que l’homme est vain, par l’estime qu’il fait des choses qui ne sont point essentielles. Et toutes ces opinions sont détruites. Nous avons montré ensuite que toutes ces opinions sont très saines, et qu’ainsi toutes ces vanités étant très bien fondées, le peuple n’est pas si vain qu’on dit. Et ainsi nous avons détruit l’opinion qui détruisait celle du peuple. Mais il faut détruire maintenant cette dernière proposition, et montrer qu’il demeure toujours vrai que le peuple est vain, quoique ces opinions soient saines ; parce qu’il n’en sent pas la vérité où elle est, et que, la mettant où elle n’est pas, ses opinions sont toujours très fausses et très malsaines. » |
.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
28 juin 2011
2
28
/06
/juin
/2011
22:26
[94 | 313] Liasse V > GF,p.150-151. | « Opinions du peuple saines. Le plus grand des maux est les guerres civiles. Elles sont sûres si on veut récompenser les mérites, car tous diront qu’ils méritent. [151] Le mal à craindre d’un sot qui succède par droit de naissance, n’est ni si grand, ni si sûr.* » |
*/ Dans ces réflexion sur les guerres civiles et sur les changements politiques, on sent l'influence de Montaigne, Essai, III, 9 : « Non par opinion mais en vérité, l'excellente et meilleure police est à chacune nation celle sous laquelle elle s'est maintenue. Sa forme et commodité essentielle dépend de l'usage. Nous nous déplaisons volontiers de la condition présente. Mais je tiens pourtant que d'aller désirant le commandement de peu en un Etat populaire, ou en la monarchie une autre espèce de gouvernement, c'est vice et folie... Rien ne presse un Etat que l'innovation : le changement donne seul forme à l'injustice et à la tyrannie. Quand quelque pièce se démanche, on peut l'étayer : on peut s'opposer à ce que l'altération et corruption naturelle à toutes choses ne nous éloigne trop de nos commencements et principes. Mais d'entreprendre à refondre une si grande masse et à changer les fondements d'un si grand bâtiment, c'est à faire à ceux qui pour décrasser effacent, qui veulent amender les défauts particuliers par une confusion universelle et guérir les maladies par la mort. » Il faut aussi rappeler que Pascal a vécu la Fronde : il se trouvait à Paris le 2 juillet 1652, lors des combats du faubourg Saint-Antoine qui opposèrent les partisans de Condé à ceux de Turenne.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)
28 juin 2011
2
28
/06
/juin
/2011
22:22
[95 | 316] Liasse V >GF, p.151-152. | « Opinions du peuple saines. Être brave [= mis avec élégance, équipé avec magnificence] n’est pas trop vain ; car c’est montrer qu’un grand nombre de [152] gens travaillent pour soi. C’est montrer par ses cheveux qu’on a un valet de chambre, un parfumeur, etc. ; par son rabat, le fil, le passement, etc. Or ce n’est pas une simple superficie, ni un simple harnais, d’avoir plusieurs bras. Plus on a de bras, plus on est fort. Etre brave c’est montrer sa force. » |
.
Published by Qadri Jean-Philippe
-
dans
Pascal - La Justice (2011-2012)