[96 | 329] Liasse V > GF, p. 157. | « Raison des effets. |
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[96 | 329] Liasse V > GF, p. 157. | « Raison des effets. |
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[97 | 334] Liasse V > GF, p. 159. | « Raison des effets. |
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[98 | 80] Liasse VI > GF, p. 62. | « D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas et un esprit boiteux nous irrite ? À cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit, et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons. Sans cela nous en aurions pitié et non colère*. |
*/ Cf. fragment [L577|B234|S480|LG494] : « Montaigne a vu qu'on s'offense d'un esprit boîteux et que la coutume peut tout, mais il n'a pas vu la raison de cet effet. ». Pascal fait référence dans ces deux fragments à Montaigne, Essais, III, 8 : « Voire mais, pourquoi, sans nous émouvoir, rencontrons-nous quelqu'un qui ait le corps tordu et mal bâti, et ne pouvons souffrir la rencontre d'un esprit mal rangé sans nous mettre en colère ? » Mais c'est Pascal lui-même qui associe à l'idée de Montaigne l'exemple du « boîteux » et la métaphore de l'« esprit boîteux ».
***/ Epictète au riche homme romain qui trouve « ennuyeux d'être soumis à un examen quand on a déjà un certain âge » : « Si je te montre que c'est ce qu'il y a de plus nécessaire et de plus important pour le bonheur et que jusqu'ici tu t'es occupé de tout plutôt que de ce qui convient, et si je couronne ma démonstration en te disant : tu ne sais ni ce qu'est Dieu, ni ce qu'est un homme, ni ce qu'est le bien, ni ce qu'est le mal – et que je parle de ton ignorance en ce qui n'est pas toi, peut-être le tolèreras-tu – mais si j'ajoute que tu ne te connais pas toi-même, comment pourrais-tu me supporter, subir mon examen et rester là ? Ce n'est aucunement possible, mais tout aussitôt tu t'en vas fâché. Pourtant, quel tort t'ai-je fait ? A moins que le miroir ne fasser tort ausi à l'homme laid parce qu'il le montre à lui-même tel qu'il est ; à moins que le médecin n'injurie aussi son malade quand il lui dit : “Mon brave homme, tu crois ne rien avoir, mais tu as de la fièvre. Aujourd'hui, à la diète ! bois de l'eau.” Et personne ne s'avise de répondre : “L'abominable insolence !” Mais si tu dis à quelqu'un : “Tes désirs sont en effervescence, tes aversions sont basses, tes projets sont contradictoires, tes aspirations sont inconciliables avec la nature, tes opinions sont inconsidérées et fausses”, il sort aussitôt en s'écriant : “ Il m'a injurié !” » (Entretiens, II, 17-22)
[99 | 80] Liasse V > GF, p. 62-63. | « Ce qui [63] cause cela est que nous sommes bien certains que nous n’avons pas mal à la tête, et que nous ne sommes pas boiteux, mais nous ne sommes pas si assurés que nous choisissons le vrai. De sorte que n’en ayant d’assurance qu’à cause que nous le voyons de toute notre vue, quand un autre voit de toute sa vue le contraire, cela nous met en suspens et nous étonne. Et encore plus quand mille autres se moquent de notre choix, car il faut préférer nos lumières à celles de tant d’autres. Et cela est hardi et difficile. Il n’y a jamais cette contradiction dans les sens touchant un boiteux. » |
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[99 | 536] Liasse V
| « L’homme est ainsi fait qu’à force de lui dire qu’il est un sot, il le croit. Et à force de se le dire à soi-même on se le fait croire, car l’homme fait lui seul une conversation intérieure, qu’il importe de bien régler. Corrumpunt bonos mores colloquia prava*. Il faut se tenir en silence autant qu’on peut, et ne s’entretenir que de Dieu qu’on sait être la vérité ; et ainsi on se le persuade à soi-même. » |
*/ = saint Paul, 1 Corinthiens, XV, v. 33 : « Les mauvais propos corrompent les bonnes mœurs. »
[100 | 467] Liasse V > GF, p. 208. | « Raison des effets. Epictète. Ceux qui disent : “Vous [avez] mal à la tête ”, ce n’est pas de même. On est assuré de la santé, et non pas de la justice ; et en effet la sienne était une niaiserie*. Et cependant il la croyait démontrer en disant : “Ou en notre puissance, ou non.”** Mais il ne s’apercevait pas qu’il n’est pas en notre pouvoir de régler le cœur, et il avait tort de le conclure de ce qu’il y avait des chrétiens.*** » |
*/ Cf. fragment [L98|B80|S132|LG91]. Epictète, Entretiens, IV, 6, 21-22 : « J'ai la tête saine, et tout le monde croit que j'en souffre. Qu'est-ce que cela me fait ? (...) je ris en moi-même de ceux qui me plaignent. »
**/ Le Manuel d'Epictète commence par la distinction : « Entre les choses il y en a qui sont en notre puissance, et d'autres qui n'y sont pas. »
***/ Compléter par le fragment [L146|B350|S179|LG136] : « Epictère conclut de ce qu'il y a des chrétiens constants, que chacun le peut bien être. ». Epictète, Entretiens, IV, 7.
[101 | 324] Liasse V > GF, p. 154. | « Le peuple a les opinions très saines. Par exemple. |
*/ Montaigne (Essais, I, 30, « Des cannibales ») rapporte l'étonnement d'indigènes brésiliens de passage à Rouen, devant « de grands hommes portant barbe, forts et armés » obéissant à un enfant roi (le jeune roi Charles IX, présent au même moment dans la ville).
[102 | 759] Liasse V | « Il faut que les Juifs ou les Chrétiens soient méchants. » |
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[103 | 298] Liasse V > GF, p. 146. | « +Justice, force. |
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[104 | 322] Liasse V > GF, p. 153. | « Que la noblesse est un grand avantage qui dès 18 ans, met un homme en passe*, connu et respecté, comme un autre pourrait avoir mérité à 50 ans. C’est 30 ans gagnés sans peine. » |
*/ « être en passe » : « être en position favorable ». La passe, au jeu de billard ou de mail, est l'endroit par où la bille ou la boule doit passer.
[105 | 342] Liasse VI > GF, p. 162. | « Si un animal faisait par esprit ce qu’il fait par instinct, et s’il parlait par esprit ce qu’il parle par instinct, pour la chasse, et pour avertir ses camarades que la proie est trouvée ou perdue, il parlerait bien aussi pour des choses où il a plus d’affection, comme pour dire : “Rongez cette corde qui me blesse, et où je ne puis atteindre. ” » |
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