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  • : Blog de la PTSI-A du lycée Gustave Eiffel (Bordeaux) : autour du cours de physique chimie, et bien au-delà...
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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 20:23

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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 15:30

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20 janvier 2017 5 20 /01 /janvier /2017 21:26

« L'homme ne se soulèvera au-dessus de terre que si un outillage puissant lui fournit le point d'appui. Il devra peser sur la matière s'il veut se détacher d'elle. En d'autres termes, la mystique appelle la mécanique. On ne l'a pas assez remarqué, parce que la mécanique, par un accident d'aiguillage a été lancée sur une voie au bout de laquelle étaient le bien-être exagéré et le luxe pour un certain nombre, plutôt que la libération pour tous. Nous sommes frappés du résultat accidentel, nous ne voyons pas le machinisme dans ce qu'il devrait être, dans ce qui en fait l'essence.

    Allons plus loin. Si nos organes sont des instruments naturels, nos instruments sont par là même des organes artificiels. L'outil de l'ouvrier continue son bras; l'outillage de l'humanité est donc un prolongement de son corps. La nature, en nous dotant d'une intelligence essentiellement fabricatrice, avait ainsi préparé pour nous un certain agrandissement. Mais des machines qui marchent au pétrole, au charbon, à la «houille blanche » et qui convertissent en mouvement des énergies potentielles accumulées pendant des millions d'années, sont venues donner à notre organisme une extension si vaste et une puissance si formidable, si disproportionnée à sa dimension et à sa force, que sûrement il n'en avait rien été prévu dans le plan de structure de notre espèce: ce fut une chance unique, la plus grande réussite matérielle de l'homme sur la planète. Une impulsion spirituelle avait peut-être été imprimée au début: l'extension s'était faite automatiquement, servie par le coup de pioche accidentel qui heurta sous terre un trésor miraculeux. Or, dans ce corps démesurément grossi, l'âme reste ce qu'elle était, trop petite maintenant pour le remplir, trop faible pour le diriger. D'où le vide entre lui et elle. D'où les redoutables problèmes sociaux, politiques, internationaux, qui sont autant de définitions de ce vide et qui, pour le combler, provoquent aujourd'hui tant d'efforts désordonnés et inefficaces: il y faudrait de nouvelles réserves d'énergie potentielle, cette fois morale. Ne nous bornons donc pas à dire, comme nous le faisions plus haut, que la mystique appelle la mécanique. Ajoutons que le corps agrandi attend un supplément d'âme, et que la mécanique exigerait une mystique. Les origines de cette mécanique sont peut-être plus mystiques qu'on ne le croirait; elle ne retrouvera sa direction vraie, elle ne rendra des services proportionnés à sa puissance, que si l'humanité qu'elle a courbée encore davantage vers la terre arrive par elle à se redresser, et à regarder le ciel. »

Henri Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion [1932]. 

 

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1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 17:30

Puisque "tout est commencé", selon le mot d'Alain, à sa suite, pour 2017, je vous/nous encourage à vous réaliser ce qui dépend de nous seuls, à savoir : "Nous n'avons qu'à continuer" :)

Bonne et heureuse année 2017 !

« Beaucoup se plaignent d’avoir mal choisi. C’est qu’un métier n’est nullement, pour celui qui le fait, ce qu’il était devant celui qui l’a choisi. Toutefois n’allez pas maintenant en choisir un autre ; vous y trouverez d’abord une belle apparence, et, bientôt après, tout a fait autre chose ; bon ou mauvais, mais autre. Cela est vrai pour un appartement, pour une maison de banlieue, pour un site ; cela est vrai dans l’amour et vrai dans l’amitié. On choisit vite. On choisit mal. Et même, choisit-on ? Qui donc a tout visité, tout pesé, tout comparé ? Mais non. Chacun choisit devant ses pieds. Le hasard est pour beaucoup dans nos partis. Pour le surplus, nous sommes déjà chargés de choix. Chaque pas dans la rue est un choix. Et que de choix faits pour nous et par d’autres, avant que nous nous avisions de choisir, avant que nous y puissions penser ! On n’oserait choisir de marcher sur tel pavé, si l’on calculait les suites possibles. Aussi, c’est nature qui fait le choix.

Première remarque à faire : l’homme qui s’avance porte, disait le sage, toute sa fortune avec lui. Il est toujours lui ; il n’a jamais réellement que lui. Mais ce n’est pas peu. [...] Un vivant est par lui-même un succès étonnant ; car ce grand univers n’a pas cessé de l’attaquer ; un vivant ne cesse de vaincre et de s’affirmer. Voilà ce que nous sommes premièrement, une victoire en marche. Le pensant, qui se sent et se connaît lui-même, est encore bien plus riche ; car la situation difficile, et l’obstacle infranchissable, on peut encore les connaître ; la connaissance va jusqu’à la lune, jusqu’au soleil, jusqu’aux étoiles inaccessibles ; et même cette connaissance de choses si lointaines règle nos actions, par une détermination précise des temps et des lieux.

Ces ressources de vie et de pensée sont encore peu en comparaison du vouloir, pourvu qu’il redescende de ses vues chimériques à la situation réelle, et à ce qui est commencé. Tout est commencé, nous n’avons qu’à continuer. Que chacun se prenne au point où il est, dans le mouvement qu’il va faire. Le point où il est arrivé, chacun peut le connaître mieux par un mouvement d’attention. Le mouvement qu’il va faire, par la nature, par le besoin, par la coutume, chacun peut le faire mieux par un mouvement de volonté. Songez-y, la volonté n’a absolument aucune prise hors de la situation présente, et de ce pas que vous allez faire ; toutes les résolutions pour l’avenir sont imaginaires. Continue ce que tu fais, mais mieux. Tu n’as point le choix. Partant de la présente situation, il faut ou suivre le besoin, ou suivre la coutume, ou vouloir ce qu’on va faire, et le changer par là. Ce que je ferai dépend de ce que je fais. L’action compte double ; elle change la situation ; elle me change moi-même. Le bûcheron fend l’arbre et se fait des bras.

Il n’y a qu’un mieux pour chacun, c’est faire de mieux par volonté ce qu’il allait faire par nécessité et mal. Le pilote ne se dit point qu’il aurait dû ne pas partir, ou prendre une autre route ; mais, de la route qu’il a prise, il veut faire la bonne route. N’ayant plus à choisir, sinon entre vouloir et subir, il veut, afin que le choix soit bon. De même un enfant, qui est né tel, il faut l’élever selon sa nature, au lieu de vouloir follement qu’il soit autre. Et chacun est pour lui-même comme un enfant qu’il a, et qu’il n’a point choisi, qu’il doit prendre d’abord comme il est, et conduire pour le mieux, partant de là. De même un ami, une femme, un métier. Tout est mauvais, si l’on laisse aller ; il faut donc vouloir, ce qui est espérer et aimer. Il faut vouloir ce qu’on fait, aimer ce qu’on fait. »

Alain, Janvier 1928 (Propos, t. II, ,p.735-737)

 



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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 18:05

Pour ceux qui sont passionnés d'histoire de l'art ou juste curieux, sachez que La Société des Amis du Musée des beaux-arts de Bordeaux organise des conférences d'histoire de l'art tous les vendredis à 18h.

Le programme est très varié. Notez que deux conférences supplémentaires sont prévues les samedis 14 octobre et 19 novembre.

Quant aux tarifs ils sont plus qu'attrayant pour les étudiants : 2€ la séance (à régler à l'entrée, aucune réservation n'est nécessaire) ou 10 € pour un abonnement annuel.

 

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 20:35

« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent » (l’Homme révolté, 1951)

« C’est elle qui, dans l’hiver du monde, préparera le fruit. » (l’Été, 1954)

 

J’ai été heureux de la question posée au début de notre premier cours. Dans ces deux citations de Camus, le sujet de la seconde est-il toujours celui de la première, à savoir la « vraie générosité » ?

Dit autrement : y aurait-il contresens à relier ces deux citations de Camus tirées de deux œuvres différentes ?

Je n’ai pas pu répondre tout de suite car j’aurais manqué le temps pour justifier la raison de mon rapprochement et parce qu’alors, je n’avais pas en mémoire le sujet exact de cette seconde phrase. Partons donc d’elle pour faire le cheminement inverse, en prenant le temps de comprendre comment ces textes (écrits par Camus pendant et juste après la seconde Guerre Mondiale), par l’analogie pédagogique que je tisse comme par la triste actualité qui est nôtre, ont gardé toute leur puissance suggestive en cette rentrée 2016 :

 

« Nous ne gagnerons pas notre bonheur avec des symboles. Il y faut plus de sérieux. Je veux dire seulement que parfois, quand le poids de la vie devient trop lourd dans cette Europe encore toute pleine de son malheur, je me retourne vers ces pays éclatants où tant de forces sont encore intactes. Je les connais trop pour ne pas savoir qu’ils sont la terre d’élection où la contemplation et le courage peuvent s’équilibrer. La méditation de leur exemple m’enseigne alors que si l’on veut sauver l’esprit, il faut ignorer ses vertus gémissantes et exalter sa force et ses prestiges. Ce monde est empoisonné de malheurs et semble s’y complaire. Il est tout entier livré à ce mal que Nietzche appelait l’esprit de lourdeur. N’y prêtons pas la main. Il est vain de pleurer sur l’esprit, il suffit de travailler pour lui.

Mais où sont les vertus conquérantes de l’esprit ? Le même Nietzsche les a énumérées comme les ennemis mortels de l’esprit de lourdeur. Pour lui, ce sont la force de caractère, le goût, le “monde”, le bonheur classique, la dure fierté, la froide frugalité du sage. Ces vertus, plus que jamais sont nécessaires et chacun peut choisir celle qui lui convient. Devant l’énormité de la partie engagée, qu’on n’oublie pas en tout cas la force de caractère. Je ne parle pas de celle qui s’accompagne sur les estrades électorales de froncements de sourcils et de menaces. Mais de celle qui résiste à tous les vents de la mer par la vertu de la blancheur et de la sève. C’est elle qui, dans l’hiver du monde, préparera le fruit. »[1]

 

Pour Camus, nous avons à travailler non pour la violence mais pour l’esprit, non à la destruction mais à la vie. Or

 

« Il n’y a pas de vie sans dialogue. […] Les hommes vivent et ne peuvent vivre que sur l’idée qu’ils ont quelque chose en commun où ils peuvent toujours se retrouver. »[2]

 

Ceci compris, le travail pour l’esprit ne peut pas être un travail solitaire sous peine de perdre sa raison d’être. Car si un tel travail participe à « sauver l’esprit » comme à maintenir les « forces […] encore intactes » de « ces pays éclatants » qui les abritent, il ne peut pas me concerner moi seul : aucun de nous n’est une monade, aucun de nous n’est un être autosuffisant.

Bien au contraire, ce travail pour l’esprit, tout en prenant en compte notre individualité propre :

 

« définit en même temps notre solidarité à tous. C’est parce que nous avons à défendre le droit à la solitude de chacun que nous ne serons plus jamais solitaires. [Si] Nous sommes pressés, [pour autant] nous ne pouvons pas œuvrer tout seuls. »[3]

 

On comprend donc que la « force de caractère » ne va pas sans « les forces de la natures ni celles de l’amitié » qui constituent rien moins que « ses racines »[4].

Il s’agit de ne pas s’illusionner : ce ne sont pas « les idéologies de l’efficacité, appuyées sur la technique »[5], avec leurs promesses de succès rapide et, finalement, solitaire, qui donneront un sens et une dignité à nos actes mais bien une « force de caractère » qui laisse une place égale, voire la place éminente à « la force d’amour »[6].

Point de sentimentalisme dans de tels propos, encore moins d’idéalisme, puisque l’amour que Camus appelle est « le seul amour vraiment viril en ce monde » – viril en ce sens qu’il fait preuve de courage et de solidarité, la conscience de la nature « périssable » de son action ne limitant pas son caractère « généreux » :

 

« le seul amour vraiment viril en ce monde : périssable et généreux. »[7]

 

Aussi  lorsque Camus affirme :

 

« Nous ne gagnerons pas notre bonheur avec des symboles. »

 

nous pouvons en retirer trois leçons : (1) non seulement le bonheur se construit – il se « gagne » – plus qu’il se désire – il « se gagne », mais non pas « avec de symboles », non pas en imagination paresseuse ou en théorie irréalisables – (2) mais selon « les vertus conquérantes de l’esprit », (3) en une conquête qui n'est point destruction mais construction, qui ne peut mettre hors-jeu la solidarité, l’amitié et l’amour qui est suggéré par le pluriel du sujet conquérant (« nous »). Le contraire reviendrait à  prendre le risque de voir s’installer « la honte à être heureux tout seul[8] » tant il est vrai que

 

« Le bonheur est généreux. Il ne vit pas de destructions. »[9]

 

Ainsi, la « force de caractère » de l’individu ne va pas sans une forme de « générosité » qui le conduit à œuvrer pour le groupe auquel il appartient, les deux agissant de concert dans le présent pour que demeurent aussi bien la certitude d’un « bonheur » que la promesse d’un « avenir ».

Et nous de retrouver la célèbre phrase de l’Homme révolté :

 

« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent »

 

[1] « Les amandiers » (1940), dans l’Été (1954), Folio2€ no4338, p.54-55.

[2] « Le témoin de la liberté » (1948), dans Actuelles, Folio essais no305, p. 208-209.

[3] Ibid., p. 214.

[4] Ibid., p. 211.

[5] Ibid., p. 212.

[6] Ibid., p. 211.

[7] Noces.

[8] La Peste.

[9] Caligula, Acte IV, Scène XIII, Folio théâtre, no6, p. 168.

 

 

 

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 13:06

«On n'apprend jamais trop tôt que les corbillards ne sont pas faits seulement pour les gens d'à côté; que n'avoir mal nulle part est une aubaine à savourer; que les tartines tombent normalement du côté du beurre. Ce dernier point pose même problème au-delà de la physique. Un juif de mes amis me disait s'en être ouvert à son rabbin. Ayant médité un instant, ce dernier répondit: "Mon fils, es-tu sûr de tartiner le beurre du bon côté?"
Reste qu'un pessimiste n'a jamais que de bonnes surprises.»

Lucien Jerphagnon, De l'amour, de la mort, de Dieu... (Le Livre de Poche no33104).

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 08:17

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12 octobre 2015 1 12 /10 /octobre /2015 22:15


 

Actualité de Ferrante Ferranti sur Bordeaux :

- Jusqu'au 13 décembre 2015 : exposition «Itinerrances» à La Base sous-marine qui propose 150 clichés qui retracent les voyages du photographe Ferrante Ferranti au Japon, en Syrie, en Bolivie, au Pérou, en Sicile, en Inde, en Éthiopie ou au Brésil.


- Mardi 13 octobre 2015, 18h30 : conférence « La Rome secrète et les lieux piranésiens » à l'Institut Cervantes, 57 cours de l'Intendance.
- Mercredi 18 novembre 2015, 18h30 : rencontre à la librairie La Machine à Lire, 8 Place du Parlement. 

- Vendredi 20 novembre 2015, 17h00 : conférence «Ecriture de lumière» au Forum Montesquieu à l'occasion de l'exposition « Hikari : Regards croisés sur le Japon » au Musée d'Aquitaine (du 21.11 au 20.12.2015) : Ferrante Ferranti commentera ses photographies qu’il considère comme une écriture de Lumière pour répondre à cette question Comment écrire et composer avec la lumière ?

Présentation du Mérignac Photgraphic Festival :

Né le 13 janvier 1960 en Algérie, d’une mère sarde et d’un père sicilien. Ferrante Ferranti prend sa première photographie à l’âgede dix-huit ans, une vague à Belle-Île-en-Mer. Passionné par le livre de Fernand Pouillon, Les pierres sauvages, il se lance dans la formation d’architecte à Toulouse, qu’il achève à Paris-UP6 en 1985 avec un diplôme sur Les Théâtres et la scénographie à l’époque baroque.
Photographe voyageur, il est engagé depuis trente ans avec Dominique Fernandez dans une exploration commune du baroque et des différentes strates de civilisations, de la Syrie à la Bolivie en passant par la Sicile et Saint-Pétersbourg. Ses photographies dialoguent avec les textes de l’écrivain, qui le définit dans l’album Itinerrances (Actes Sud, 2013) comme « l’inventeur d’un langage qui relie le soleil aux ruines, en quête du sens caché sous les formes ».
Ensemble ils ont publié, entre autres : Le radeau de la Gorgone (Grasset, 1988) ; La perle et le croissant (Plon/Terre Humaine, 1995) ; Palerme et la Sicile (Stock, 1998) ; Le Voyage d’Italie (Plon, 1999) ; Mère Méditerranée (Grasset, 2000) ; Syrie (Stock, 2002) ; Sicile, Naples et Sibéries (Imprimerie Nationale, 2006, 2011 et 2013).
Il est l’auteur de Lire la photographie (éditions Bréal, 2002) et de L’esprit des ruines (Editions du Chêne, 2005) et coauteur de Les pierres vivantes, Lybie, Les Ancêtres liés aux étoiles, Imaginaires des ruines, Baroque catalan, Les empreintes du sacré, Itinerrances, Voyage en Algérie antique. Ses images ont illustré des textes de Giovanni Careri, Andrei Makine, Patrick Straumann, Jean-Yves Leloup, Sashi Taroor.

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 20:39




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